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DE LA VILLE DE PARIS.

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bonne Dame pour plusieurs raisons par eulx alléguées, et à celle cause qu'il estoit bien requiz de faire dueil; que Monseigneur là present, qui estoit la premiere personne du Royaume pour heriter à la Couronne, le debvoit porter, et luy seul marcher premier incontinant après le corps; monseigneur le duc d'Alençon après I¹', et en après monseigneur le comte de Vendosme® qui avoit esté mandé pour s'y trouver. Devoient aussi porter dueil les dames princesses, c'est assavoir : madamede Bourbone, madame d'An-goulesme'⁴', madame d'Alençon'¹', madame de Vendosme'⁵', madame la comtesse de Vendosme'²', qui estoient toutes arrivées en Court pour ceste matiere, le devoient semblablement porter el tous marcher l'ung après l'aultre par bon ordre et accompaigner led. corps jusques à sa sepulture. Ceste conclusion prinse, se partit Monseigneur du Conseil, et laissa les autres adviser sur les autres pointz desd, funerailles à tenir par les chemins.

"Et lors en devisant des matieres, me fut dit aud. Conseil par mond. s^r de Paris que vous eusse à advertir de vous employer à honnorablement recevoir de parla Ville le corps de lad. Dame, et avoir regard aux princes et princesses, et autre grosse seigneurie et suytte qui l'accompaigneroient.

"Et d'abondant led. jour au soir mond. s^r le tresorier Robertet me répéta, en prenant congé de luy, que n'oubliasse pas de bien vous advertir, de ce qui m'avoit esté ordonné oud. Conseil; et que ceulx de Blois avoient vestu, aux despens de la Ville, en deuil de robbes, chapperons et chausses, cinquante personnes qui porteroient dud. lieu de Blois jusques à S' Denis tout le long du chemin torches ardentes aux armes de la Ville pour le convoy dud. corps et à leurs despens; et savoit bien que le Roy le prendroit à grant gré. El oultre, que depuis huit jours en ça avoit oy dire au Roy que la Royne aymoit ceste ville de Paris, et qu'elle y estoit aymée. Me dit aussi que led. S^r n'escriproit point à la Ville de ceste matiere pour ce qu'elle touche son honneur, mais que la dis-

cretion de soy honorablement y conduire doit proceder de la Ville.

«Pour quoy, Mess™, en m'acquitantdema charge, je vous en advertiz, affin d'y avoir tel esgard que verrez estre à faire. "

Après lequel récit et advertissement oy, mond. s^rle Prevost des Marchans a sur ce demandé aux assistans leurs oppinions et advys; par la resolution de tous lesquelz a esté advisé et conclud de faire de par la Ville à lad. Dame tout le plus honneste recueil que l'on pourra, et que trop ne luy en saroit on faire pour plusieurs raisons par eulx alléguées tant de vertu que de noblesse qui estoient en elle, et qu'elle aymoit ceste ville ethabitans d'icelle; aussi que l'honneur qui luy sera fait redondera à celuy du Roy. Et, par especial a esté ordonné et conclud de faire tendre de dueil, de serges noires, tonnées, vertes, brunes ou bleues,.ainsi que l'on en pourra recouvrer, les portes de la ville et rues par où elle passera tant à son entrée que àl'yssue; et fere commandement aux ci-' toiens habitans esd. rues d'avoir et tenir torches ardentes devant leurs maisons pendant que le convoy passera, ausquelles seront attachées à chascune ung escuysson aux armes de la Ville, lesquelz escuyssons la Ville livrera; et oultre de faire aux despens dé la Ville trois cens vingt torches, chascune de deux livres piece pour porter au convoy, c'est assavoir : la moitié le jour de son arrivée, et le lendemain l'aultre moitié le jour de son yssue, ausquelles aura à chascune deux escuyssons ausd, armes de la Ville; et seront portées partie par les archers et arbalestriers de lad. Ville, et le résidu par les autres officiers d'icelle, tous vestuz de robbes noires sans chapperons le plus honnestement qu'ilz pourront, à l'honneur de la Ville.

Item, de faire nettoyer les rues depuis NoslreDame des Champs jusques à S' Ladre par où led. convoy passera, et rabiller les pavez'⁶'; pareillement, de mettre des barrières es carrefours et rues traversaines

O CharlesIV d'Alençon (1489-1525), ^ava-- épousé en 1509 Marguerite, fille de Charles d'Angoulême et de Louise de Savoye, et sœur du roi François I".

'²) Charles de Rourbon, comte puis duc de Vendôme (1689-1537), ^ava-- épousé en i5i3 Françoise d'Alençon, veuve de François II d'Orléans-Longueville.

W Louise de Bourbon-Montpensier avait épousé en secondes noces (i5o4) Louis I" de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, fils de Jean II de Bourbon, comte de Vendôme.

(*) Louise de Savoye (1476-153i), fille du duc de Savoye, Philippe sans Terre, et de Marguerite de Bourbon, veuve de Charles d'Angoulême, mère de François I" et de Marguerite duchesse d'Alençon (voy. ia note 2 de la page précédente et la note 1 ci-dessus).

'⁵) La comtesse douairière' de Vendôme, Marie de Luxembourg, comtesse de Saint-Pol, veuve en premières noces de Jacques de Savoye, avait épousé en 1487 François de Bourbon, comtede Vendôme, qui mourut en 14 95; mère de Charles de Vendôme (ci-dessus, note 2).

(-) Voy. ci-dessus art. CCLXXXI, ét spécialement au paragraphe IIII'.

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